En cette période de l'année, qui gravite autour du jour de l'an, on assiste à une dérive linguistique dans la façon de se souhaiter les vœux. Ainsi, entend-on et lit-on de plus en plus l’expression « belle année » au lieu de « bonne année », « belle fête » au lieu de « bonne fête », etc. Considérons ce terme comme un néologisme de plus qui s’ajoute au vocabulaire de la novlangue, déconcertante habitude de remplacer les mots par d'autres au détriment de l’étymologie et des règles initiales de la grammaire.
Souhaiter une belle année à quelqu'un, ce n'est pas lui souhaiter une bonne année car ce qui est beau n'est pas forcément bon, l’expérience démontre souvent le contraire. Et ce qui est bon n'est pas forcément beau.
A propos du Nouvel An, il est une expression, très à la mode, qui circule jusque sur les documents officiels, c'est le burlesque « bon bout d'an », sorte de patois local issu de nos aïeux. Il s'agirait d'une nouvelle tendance à ressortir des formules poussiéreuses et vintages, l'expression se répandant de plus en plus comme un effet de mode. Textuellement, Bon bout d'an signifie « je vous souhaite une bonne extrémité d'année ». Si on étend ce néologisme aux expressions courantes, pour être cohérent, il conviendrait de dire « bon bout de semaine » ou « bonne extrémité de semaine » pour bon week-end, voire « bon bout de jour » ou « bonne extrémité de jour » au lieu de bonsoir. Pire : « belle extrémité de semaine » et « belle extrémité de jour ». On n'est pas sorti de l'auberge, beau sang de beau soir !
Par conséquent, pour répondre à la nouvelle norme linguistique, veuillez appliquer la règle suivante sans délai :